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Droits refusés aux femmes : un aperçu des inégalités persistantes

En 2022, une statistique claque comme un rappel : la participation des femmes au marché du travail mondial reste inférieure de 26 points à celle des hommes, selon l’Organisation internationale du travail. Plus de cent pays gardent au moins une loi qui restreint l’accès des femmes à certaines opportunités économiques. Pendant la pandémie de COVID-19, elles ont perdu leur emploi à un rythme 1,8 fois supérieur à celui des hommes, tout en portant le poids invisible du travail domestique non rémunéré.

Certaines mesures d’urgence ont même renforcé les barrières : soins de santé reproductive plus difficiles d’accès, justice compliquée pour les victimes de violences. Les écarts salariaux n’ont pas fléchi, la représentation politique stagne, et dans certaines régions, elle régresse.

Des droits toujours fragiles : où en est l’égalité entre les femmes et les hommes ?

L’égalité femmes-hommes figure dans les lois, mais la réalité s’écarte nettement de cette version idéale. Un exemple s’impose : l’écart de salaire entre femmes et hommes en France frôle toujours les 13 %. Il ne s’agit pas d’un chiffre à la volée, mais du reflet d’un terrain où les discriminations à l’égard des femmes imprègnent encore le monde du travail. Nombre de postes féminins restent cantonnés à des secteurs sous-évalués et peu reconnus.

Si l’on regarde la question de la pension de réversion, l’injustice saute aux yeux : dans la pratique, les femmes reçoivent des montants moindres, résultat de carrières ponctuées par la maternité ou du temps partiel imposé. Cette vulnérabilité économique s’accompagne d’une réalité difficile à ignorer : celle des violences sexistes et sexuelles. Chaque année en France, plus de 200 000 femmes témoignent de violences conjugales. Parcours judiciaire complexe, moyens insuffisants, le chemin vers la protection reste trop souvent semé d’embûches.

Certains faits mettent en avant ce fossé persistant, malgré les déclarations volontaires :

  • Inégalités femmes-hommes persistantes dans l’accès au travail et à la prise de responsabilités.
  • L’accès plus compliqué à la justice pour les victimes de violences.
  • Une place politique des femmes toujours réduite en France et dans la majorité des pays européens.

Les jeunes filles et les mères isolées payent un tribut élevé à la pauvreté. Face à ce constat, les dispositifs publics paraissent parfois démunis, empêtrés dans des réflexes institutionnels et des blocages culturels qui ralentissent toute perspective de véritable égalité femmes-hommes.

La pandémie de COVID-19, révélateur et accélérateur des inégalités de genre

La crise sanitaire a mis en lumière, et accentué, ce que beaucoup pressentaient déjà. Pour des millions de femmes, la période du confinement s’est soldée par une explosion des violences domestiques. Les signalements ont bondi, et pour un trop grand nombre, le domicile s’est transformé en zone d’isolement, où l’aide s’évapore.

Le monde du travail féminin a encaissé le choc de plein fouet. Soignantes, aides à domicile, caissières : ces métiers majoritairement occupés par des femmes ont affronté, sans filet supplémentaire, des risques plus élevés et des horaires morcelés. Sur le plan salarial, rien ne bouge, mais la pression s’alourdit. La fermeture prolongée des écoles et crèches a renvoyé des milliers de femmes à la maison, renforçant l’inégalité dans la répartition des tâches domestiques.

Plusieurs constats émergent nettement de cette période :

  • Féminisation de la précarité : hausse du chômage parmi les femmes, contrats courts qui disparaissent les uns après les autres.
  • Santé mentale en déclin, résultat de l’isolement accru et d’une charge familiale démultipliée.
  • Des millions de femmes forcées de quitter temporairement le marché du travail européen.

Les mesures d’urgence adoptées ici et là n’ont pas renversé la dynamique. La pandémie a pointé, de façon crue, la fragilité des droits conquis par les femmes, et rappelé la nécessité d’une protection concrète dans les politiques publiques.

Femme confiante seule au bureau symbolisant les obstacles

Comment chacun peut soutenir les droits des femmes au quotidien

Soutenir les droits des femmes passe aussi par une vigilance de tous les instants. Repérer un déséquilibre, questionner un usage qui discrimine, ne pas rester muet face à une remarque sexiste, chaque geste, chaque prise de position compte. Encore aujourd’hui, en France, la charge domestique reste, en majorité, portée par les femmes et les postes de décision leur échappent le plus souvent.

S’investir dans des associations ou collectifs dédiés à l’égalité femmes-hommes, c’est miser sur des leviers concrets : mentorat, ateliers de sensibilisation, campagnes pour faire reculer les violences sexistes. En entreprise, le refus de la banalisation des écarts de salaires, l’exigence de transparence et le soutien à la mixité lors des recrutements font bouger les lignes.

Voici, parmi d’autres, quelques actions concrètes à la portée de chacun :

  • Relayer la voix des victimes de violences et ne jamais réduire la gravité de leur parole.
  • Diffuser les contacts fiables : numéros d’urgence, solutions d’aide, coordonnées des associations pertinentes.
  • Valoriser les initiatives qui font progresser la cause, que ce soit à l’échelle locale ou nationale.

Pour construire une égalité réelle, miser sur l’éducation reste stratégique. Intégrer dès le plus jeune âge le respect, l’autonomie et le refus de toute discrimination à l’égard des femmes donne une force nouvelle à la société. Ce sont des avancées du quotidien, discrètes mais tenaces, qui déjouent la routine des inégalités. Les droits des femmes n’ont rien d’acquis : c’est par l’accumulation de ces gestes et de ces engagements que s’ouvrent les brèches de demain.